Pensée locale, un enjeu de société.
Une émission des radios associatives des Pays de la Loire.
Depuis l'automne 2021, l'Office français de la biodiversité lance un appel à projets nationaux visant à protéger et restaurer la biodiversité sur l'ensemble du territoire français.
Et parmi plus d'une centaine de projets déposés au niveau national, en Vendée, il y a mon quartier espace de biodiversité qui a été retenu.
Et pour en parler, nous sommes aujourd'hui avec Cathy Perrault, chargée de mission transition écologique pour la ligue de l'enseignement en Vendée.
Bonjour Cathy.
Bonjour.
Ce projet, en quoi consiste-t-il concrètement?
Il s'agit d'accompagner les habitants des quartiers prioritaires de la ville de La Roche-sur-Yon à mener des actions de préservation de la biodiversité sur leur quartier.
Alors comment ils vont procéder?
Alors on a eu plusieurs phases dans le dispositif qu'on mène depuis juillet 2022.
On a commencé déjà par faire un diagnostic sur les différents quartiers prioritaires. Il y en a trois à La Roche.
Donc là, c'était le but de rencontrer les différents acteurs, que ce soit les habitants, les maisons de quartier, les élus, les techniciens de la ville,
pour vraiment voir qu'est-ce qui se fait au niveau biodiversité sur les quartiers.
Après, à partir de ça, on a proposé des animations de sensibilisation autour de la biodiversité toujours, pour aller à la rencontre de ces habitants.
Et donc, à partir de ces animations, on a commencé à constituer un peu un carnet d'adresses avec des habitants qui souhaitaient aller plus loin que la sensibilisation
et donc passer à l'action. Et donc ça, ça a été la troisième phase du projet où on a monté des collectifs citoyens
qu'on a accompagnés sur des projets qui leur tenaient à cœur dans leur quartier.
Comment ça s'est fait? Alors quelles ont été ces actions qui ont été menées depuis le début de l'opération?
Alors sur les projets citoyens, on a pu accompagner un jardin partagé par exemple, des plantations d'arbres fruitiers.
Aussi un parcours ludique qui est en train de se créer à la Vignorose pour faire découvrir la biodiversité dans le quartier.
On a aussi des actions en soutien de collectifs qui existaient déjà, mais qui avaient besoin d'un soutien sur des actions de préservation.
Donc on a pu notamment faire des fabrications et installations de nichoirs et des plantations de fruitiers aussi.
Et on a un autre collectif qu'on accompagne autour de la renaturation un peu d'un square.
Comment ces habitants se saisissent de cet espace pour montrer ce qui peut être fait en termes de préservation de la biodiversité.
Que ce soit faire de la fauche tardive ou du potager, tout ce qui peut avoir un trait à la biodiversité dans le quartier.
Comment a réagi le public?
Alors ce qu'on constate c'est que quand on est avec des acteurs de territoire qui se mobilisent à nos côtés,
c'est beaucoup plus simple de mobiliser les habitants parce qu'il y a déjà un lien de confiance qui s'est créé entre ces structures et les habitants.
Donc là ça permet d'aller toucher les publics.
Quand on fait des animations de rue aussi, ça permet de sortir d'un public déjà sensible,
parce qu'on est sur l'espace public et on est là à proposer quelque chose et donc c'est de la curiosité.
Après ce qu'on constate c'est que le passage à l'action, les gens qui s'investissent dans les collectifs aujourd'hui,
c'est des gens qui étaient déjà sensibles avant le projet et que donc deux ans d'expérimentation,
c'est un peu court pour passer de la sensibilisation au passage à l'action collective.
Ce que vous recherchez c'est le côté un peu boule de neige aussi.
Comment vous allez mettre ça en place? Parce que c'est vrai que ça s'arrête fin juin.
Oui c'est ça. Donc là l'idée c'est d'accompagner les collectifs pour qu'ils soient autonomes quand nous on arrête le projet.
Donc là on travaille avec eux sur les outils dont ils ont besoin, des annuaires de contact, des compétences,
des formations sur les contenus de communication par exemple.
Et l'idée c'est aussi de valoriser au maximum ce qu'ils ont fait pour qu'ils se fassent connaître
et que des habitants qui n'auraient pas conscience de ces collectifs présents dans leur quartier puissent venir rallier les effectifs
et que les projets continuent de vivre au-delà de juin 2014.
Vous avez déjà pu voir, observer des améliorations?
Nous on n'était pas forcément sur constater des effets peut-être de population d'insectes ou de choses qui reviendraient sur les quartiers
mais c'était vraiment de rendre acteur les habitants, qu'ils se rendent compte que préserver la biodiversité c'est à la portée de chacun
et c'est aussi une volonté, on le voit, des habitants.
Par exemple sur le jardin partagé de la liberté c'est de montrer qu'avec un jardin de quartier on peut à la fois parler d'alimentation,
on peut préserver les espèces en ne mettant pas d'intrants chimiques.
Donc c'est comment les habitants saisissent de ça et on voit que pour certains c'est un sujet et ils ont envie d'aller au-delà du collectif
et de toucher les habitants de leur quartier pour les sensibiliser.
Cathy Perrault, je rappelle que vous êtes chargée de mission pour la transition écologique à la Ligue de l'enseignement pour la Vendée.
Merci beaucoup d'avoir été avec nous.
Merci!
C'était Pensée locale, un enjeu de société.
Une émission de La Frappe, la fédération des radios associatives en Pays de la Loire.
Un reportage de Bastien Mathieu pour Graffiti à La Roche-sur-Yon.