S02E01 - Nathan Cretney, l'étoile et les Reflets
S02:E01

S02E01 - Nathan Cretney, l'étoile et les Reflets

Episode description

Dans cet épisode de Saveurs, plongez dans l’univers culinaire de Nathan Cretney, le chef étoilé du restaurant Les Reflets à La Roche-sur-Yon. Découvrez son parcours inspirant, de ses débuts en cuisine à l’obtention de la prestigieuse étoile Michelin, aux côtés de sa compagne Solen. Nathan partage avec passion ses techniques, ses souvenirs de plats marquants, et son amour pour les ingrédients.

Avec une approche unique de la cuisine, il vous invite à explorer des associations de saveurs surprenantes, comme le chocolat et les champignons, et à repenser la place des bases culinaires dans la création gastronomique. Vous apprendrez aussi comment il fabrique ses propres produits maison, dont un vinaigre balsamique local.

Plus qu’un simple entretien, cet épisode est un voyage au cœur d’une cuisine innovante et authentique, où chaque plat raconte une histoire et reflète un profond respect pour les saveurs. Que vous soyez passionné de cuisine ou simplement curieux, cet échange vous donnera envie de vous attabler à Les Reflets et de goûter à la créativité de Nathan.

Un régal pour les oreilles, qui vous donnera sans aucun doute l’eau à la bouche !

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À quel avenir pensent les élèves en cuisine en poussant les portes de leur établissement scolaire ?

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Certains s'orienteront vers l'agroalimentaire, d'autres vers la gastronomie ou la restauration scolaire.

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C'est la question que j'ai posée au chef Arnaud lors d'un précédent épisode.

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Aujourd'hui, c'est un de ses anciens élèves qui participe à Saveur.

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Il est devenu un chef reconnu et respecté depuis plusieurs années.

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Avec sa compagne, à la Roche-sur-Yon, ils sont les premiers à avoir obtenu une étoile pour leur établissement.

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Aujourd'hui, c'est Nathan Crétinet qui s'assoit à la table de Saveur.

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Saveur, à vos papilles, une émission qui vous fera saliver.

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Quand j'ai commencé la formation Bac Techno avec lui, il y a plus de 20 ans maintenant, je savais strictement rien faire.

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La cuisine n'était pas l'orientation que je cherchais en fait, c'était l'hôtellerie-restauration plus globale.

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Donc, tourner une pomme de terre, tenir un couteau, retirer une volaille, faire un jus, une crème anglaise.

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Des choses que je fais toujours aujourd'hui sont des choses où pour la première fois j'ai fait avec lui.

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Et il avait quand même cette...

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Cette rigueur à ce que les choses soient bien faites, et je pense que ça je le tiens toujours.

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Et peu importe ce qu'on fait comme cuisine, quand on commence, voilà, on sort un couteau, une planche, on coupe une échalote.

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Que ça soit pour faire une salade ou quelque chose de plus complexe,

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on part toujours sur ces bases-là, il faut que ces bases-là soient bonnes, et je pense que cet héritage-là, c'est ce que je tiens de lui.

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Je t'invite à projeter un premier mot devant la première boîte qui est devant toi.

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Ça fait son effet en fait, ces boîtes-là.

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Ah, ça marche toujours, ouais.

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Il y a un petit frisson, il y a quelque chose, une interrogation sur le mot qui va être pioché.

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Alors, ail.

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Ail, donc le...

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Le légume, l'ail, c'est pour moi quelque chose qui a évolué dans ma cuisine, quelque chose que j'aime beaucoup.

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J'aime l'ail même cru, dans les salsas, les choses comme ça.

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Le pré-fou, ou le garlic bread.

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Oui.

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Une chose que j'ai adoré quand j'étais petit.

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Je suis d'origine britannique, donc on n'a pas le pré-fou là-bas, mais on a le garlic bread qu'on peut manger un peu partout,

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et puis j'aime bien ce côté presque un peu agressif de l'ail.

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Chose que je ne travaille pas du tout au resto.

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Le côté agressif de l'ail ?

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L'ail aujourd'hui...

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Même l'ail en lui-même ?

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Je le travaille actuellement uniquement en ail noir.

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Ok.

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Donc de l'ail que je fais maturer pendant des mois, à une température pas très chaude, mais très très longuement.

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Plutôt une maturation qu'une fermentation.

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Et l'ail passe de son côté déjà assez ferme, à quelque chose qui s'écrase sous le doigt.

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Et en termes de couleur...

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Confiture un petit peu, une texture...

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Ouais, mais confiture presque purée.

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Purée, ouais.

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On a un côté purée, et en termes de couleur, on part du côté un peu écru, parfois pas tout à fait blanc, mais ce côté un petit peu écru.

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Et on finit sur...

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On finit sur des notes vraiment très carbone, très noires, très bruns.

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Alors comment on le maintient à une certaine température pendant plusieurs mois ?

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Moi je le fais en bas-marie, en fait.

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Donc voilà, on a des circulateurs d'eau aujourd'hui qui marchent plutôt bien.

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Donc on va venir prendre l'ail, je le prends au potager extraordinaire.

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Il cultive ça exprès pour moi, en fait.

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J'ai eu la chance d'avoir les jardiniers de là-bas qui m'ont fait un rang d'ail juste pour faire de l'ail noir.

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Et en plus ils étaient cools, ils me l'ont même épluché.

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Parce que là, il y avait quelqu'un qui...

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Il y avait quelques kilos.

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Ensuite, ça je vais mettre un pourcentage de sel et d'eau.

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Parce que pour le transformer, il faut du temps.

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Il faut de l'eau, un peu de sel et de la température.

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Ma recette, mon taux d'assaisonnement, on met l'ail un petit peu écrasé avec le sel, l'eau.

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Je le mets sous vide, comme ça en fait, ça permet de le protéger de l'eau.

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On met dans un bas-marie avec un circulateur d'eau.

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Là on va venir le calfeutrer à fond pour éviter le gaspillage d'énergie.

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Et ensuite on laisse comme ça.

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On vérifie tous les jours que c'est à la bonne température.

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Et à bout d'oeufs, alors parfois ça peut être 8-9 semaines, on ouvre, on regarde où ça en est.

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On va sortir, on va goûter.

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Si c'est encore trop fort, on va laisser jusqu'à 3 mois comme ça.

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Et on a des notes qui seront entre le confit.

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On n'a pas vraiment des notes de caramélisé, mais on a des petites notes un petit peu acidulées aussi.

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Pas mal de profondeur, mais on enlève vraiment cette puissance de l'ail en fait.

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D'accord.

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Aujourd'hui je travaille quasiment que comme ça.

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Parce que, alors on met dans les jus, on va mettre de l'ail entier dans les jus,

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mais qui est ensuite cuit, recuit, où on n'a plus cette singularité de l'ail qui est là,

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mais qui est plutôt dans un bouquet garni global.

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Mais dans un menu, si je commençais avec un omisbouche préfou par exemple,

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avec de l'ail assez puissant, je pensais que le plat d'après va être perdu.

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Oui, il peut être effacé effectivement.

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Voilà.

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De l'ail, c'est super bon.

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C'est en fait, je ne sais pas, des cuisses de grenouille, des coquillages avec ail persil, vin blanc, c'est super bon.

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Et puis si on met pas mal de persil, pas mal d'ail, c'est très bon.

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Mais peut-être que le plat d'après, ça va venir saturer sur le vin.

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Donc ça va venir déformer un tout petit peu le vin.

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Donc aujourd'hui sur l'ail, c'est un truc que moi j'adore beaucoup,

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mais que je travaille vraiment noirci pour aller chercher la subtilité.

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Un souvenir d'un plat avec de l'ail ?

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C'est, on va dire, la bolognaise de ma mère.

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Ok.

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Un plat qu'elle fait plutôt bien.

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Alors je pense que les Italiens ne seraient pas d'accord sur l'appellation.

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C'est pas grave.

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Mais donc elle fait une bolognaise où la base, c'est les oignons et ail un petit peu rissolés, légèrement colorés.

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Puis voilà, quand j'ai commencé à cuisiner, je voulais apprendre à faire sa bolognaise à sa manière en fait.

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Parce que je trouve ça très bon.

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Et il y avait toujours ce côté au début.

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Alors je crois qu'elle, elle coupait un petit peu, pas grossièrement l'ail,

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mais voilà, elle n'avait pas le temps, la patience ou la technique pour faire une jolie petite brunoise d'ail.

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Et à l'époque, comme je disais tout à l'heure, la technique, la régularité, je disais non, je vais faire une jolie brunoise.

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Et je me souviens de ce jour-là, elle me disait tu t'embêtes pour rien.

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Et puis je dis mais il faut que j'apprenne sa méthode, mais il ne faut pas que j'enlève ma technique et ma méthode.

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Ma méthode aussi, ouais.

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D'accord.

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Ça, et puis elle me disait ouais, mais la recette, il faut faire comme je fais exactement.

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Et je me suis dit ouais, je pense que quand on met une gousse d'ail écrasée un petit peu à la fourchette ou taillée,

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je pense que ça n'a pas changé fondamentalement le goût à la fin non plus.

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Et le résultat alors ?

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Je pense que sa bolognaise reste toujours meilleure.

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Et ça, c'est toujours difficile à expliquer, mais on a des souvenirs de jeunesse, de plats qu'on essaye d'imiter et qu'on n'y arrive pas.

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Ils sont très bons les plats après, mais il y a toute une symbolique derrière aussi, j'imagine.

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Je pense qu'il y a une symbolique, tout ce qui est goût et odeur relatif à la jeunesse notamment et au moment où on grandit,

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ça s'imprègne très profondément en nous.

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Et c'est normal parce que mal à tout, il y a un moment où un papa qui fait un bon plat, généralement ils vont le faire régulièrement.

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Oui.

8:23

Un plat qui n'est pas bon, que tout le monde dit ouais, ça c'est pas bon.

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Pas bon, ils ne vont pas le refaire la semaine d'après et tous les week-ends.

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Alors à part des choses que les jeunes ne vont pas aimer, les choux-fleurs, les choses comme ça, où là, ils vont le manger souvent parce qu'il faut en manger.

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Mais sur les bons plats, que ce soit des gratins, des gâteaux, le poulet rôti, tous ces trucs-là, où c'est bon, en plus c'est accessible à faire,

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et du coup on peut le faire régulièrement, c'est des choses où c'est des odeurs qu'on a répétitivement.

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Du coup, le cerveau, il mire les choses qui se répètent en plus.

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Et si c'est bon, oui.

8:55

Et si c'est agréable, on l'ancre plutôt bien dans la tête.

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Et c'est des choses qui m'intéressent beaucoup et je pense que ça va très très loin en arrière dans notre évolution.

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Ou si on n'avait pas ça, peut-être qu'on n'aurait pas évolué comme on a évolué.

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C'est-à-dire que si l'humain n'était pas capable de dire, ah ça, cette odeur-là, je m'en souviens et j'ai des bons souvenirs,

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et telle odeur, je m'en souviens et j'ai des mauvais souvenirs,

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si ça, on ne l'apprend pas très vite, en fait, on continue toujours à goûter.

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Il y a des trucs qu'on ne sait pas si c'est bon ou pas.

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Et pas juste en termes de plaisir, mais en termes de santé.

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Oui, de survie même.

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De survie, de se dire, on le sait, beaucoup de choses, l'amertume et le piquant,

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c'est des choses que, malgré tout, si on les mange à grosse dose,

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les légumes amers, s'ils ne sont pas cuits, souvent ce n'est pas super bon pour nous.

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Des choses qui sont très piquantes.

9:55

Voilà, ça peut être des choses qui peuvent être mauvaises pour nous.

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Et si ça, on n'apprend pas tout de suite que manger un kilo de piment, ça ne va pas nous faire du bien.

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Et si on dit la prochaine fois, on regonde, on dit, ah, je n'ai jamais mangé ça,

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mais je ne me souviens plus ce qui s'est passé.

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On va refaire la même chose.

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Et dans l'évolution de l'homme, je pense que ça a joué un gros truc.

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On a des marqueurs parce que l'amertume, petit, on n'est pas réceptif à l'amertume.

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Enfin, on est réceptif, mais ce n'est pas quelque chose qu'on apprécie.

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Le café, voilà.

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Petit, on n'aime pas forcément ça.

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Oui, le café, pas mal de légumes qui sont un petit peu amers.

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Les endives.

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Les endives, les navets.

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Il y a plein de choses comme ça, comme tu dis, le chicorée, le café.

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Mais souvent, c'est des choses qu'en grandissant et en ouvrant le palais,

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en fait, très vite, on va vers ces choses-là.

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Parce que le sucré, le salé, en fait, c'est bon.

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On sait que c'est bon.

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C'est bon, c'est facile.

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C'est bon, c'est facile.

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Mais si on y va assez facilement, c'est aussi parce que le cerveau, à une époque,

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a compris que tout ce qui est un peu gras, sucré, ça amène de l'énergie.

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C'est bon pour moi parce que j'ai besoin de ça.

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Il en faut.

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Alors que des choses plus amères, c'est moins plaisant.

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Ça apporte peut-être moins d'énergie.

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C'est moins fun.

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Et c'est peut-être la chose que quand je parle avec des jeunes ou des parents qui ont des jeunes au resto,

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qui me disent comment faire manger tout aux enfants.

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Je dis, n'essayez pas de leur faire manger tout.

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S'ils n'aiment pas les épinards, n'essayez pas de leur faire manger une assiette d'épinards.

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Déjà, ce n'est pas souvent le truc le plus joli, donc c'est difficile.

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Mais il faut leur faire goûter.

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Et entre goûter et manger, ce n'est pas pareil.

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Et souvent, il faut juste faire goûter un tout petit peu.

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Comme ça, même si l'enfant dit, ça, je n'aime pas.

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Ce n'est pas grave.

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Tu as goûté.

11:53

Tu connais maintenant le goût.

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Alors, comment on travaille son palais ?

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On goûte à tout.

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Ok.

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Systématiquement.

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Tout le temps.

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Même des choses qu'on n'aime pas forcément.

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Et c'est un petit peu...

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Moi, je compare toujours ça un petit peu à la musique.

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On ne peut pas aimer toutes sortes de musiques.

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Et puis, ce n'est pas grave.

12:11

Ah non, non.

12:12

On ne peut pas aimer toutes sortes d'art.

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On ne peut pas aimer toutes les couleurs.

12:15

Ça, ce n'est pas grave.

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Mais c'est dire, on ne peut pas avoir vraiment une préférence pour quelque chose

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si on n'a déjà pas vu beaucoup de choses dans la même catégorie.

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On ne peut pas dire, moi, j'aime que le classique.

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Si on n'a écouté que du classique toute sa vie.

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Forcément, on ne va aimer que ça.

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Et ensuite, si on écoute du métal, on va dire,

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non, le métal, je n'aime pas du tout.

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Il y a peut-être quelque chose entre le métal et le classique.

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On va dire, ça, c'est pas mal aussi.

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Et dans les goûts, je le faisais et je le fais toujours avec mon fils.

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Maintenant, il est assez grand.

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Il a un palais qui est plutôt au point.

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Mais quand il était petit, je lui faisais goûter tout.

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Même des choses auxquelles je disais,

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là, tu es sans doute trop petit pour apprécier.

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Si c'est ça, mais ce serait bien que tu aies goûté ça

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sur des choses très piquantes, très salées, iodées, acides.

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Oui, acides.

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Moi, je pense à deux choses.

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Je pense aux cornichons et au citron.

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Et je sais que tout petit,

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moi, mon fils également mange des cornichons comme ça avant ses trois ans.

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Je pense qu'à un moment, je ne sais pas l'acidité,

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est-ce qu'elle arrive après ou pas?

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Et le citron, pareil, il peut croquer un citron.

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Mon fils, c'est pareil, je parlais de ma mère tout à l'heure,

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mais elle fait des pickles d'oignons dans un vinaigre malt.

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Donc, c'est assez acidulé sur les petits oignons sauciers.

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Mon fils, il les mange comme une garniture.

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Et ce n'est pas les tout petits oignons gros,

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mais vraiment les oignons sauciers qui font 3-4 cm de diamètre.

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Et moi aussi, j'adore ça comme garniture,

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mais c'est très acide et c'est de l'oignon quasi cru.

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Mais il n'aurait jamais goûté un tout petit peu.

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Je pense que c'est ça.

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Je pense que c'est ça.

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Je pense que c'est ça.

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Je pense que c'est ça.

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Je pense que c'est ça.

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Je pense que lui faire goûter ça à 6 ans,

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il va dire, ben non, c'est acide, c'est pas bon.

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Mais toujours, je lui faisais goûter,

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alors tu dis, citron, grand déchant,

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moi, je lui fais goûter de l'acide tartrique, par exemple.

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C'est ce qu'il y a sur les bonbons, les bonbons acidulés.

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Ce n'est pas un acide, ce n'est pas pour nettoyer les fours.

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Non, non, non.

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Mais un tout petit peu,

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pour qu'il se rende compte que ça, c'est très, très acide.

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Tu vas rarement goûter quelque chose

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qui peut être plus acide que ça,

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sans que ça devienne ensuite chimique et dangereux.

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Et ça permet aussi de, comment dire,

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de donner des limites aussi au spectre.

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C'est ça, c'est exactement ça.

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L'acidité, elle va de là à là.

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Là, il y a une pointe d'acidité,

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et là, on met au maximum de ce qu'on peut supporter.

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Si tu bois, alors sans partir,

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ensuite expliquer le basique, le neutre et l'acide,

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mais bon, juste sur le goût,

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parce que le goût et le pH,

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ce n'est pas tout à fait la même chose.

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Mais dire, bois un verre d'Evian,

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là, ce n'est pas du tout acide.

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Bois un peu de lait, il n'y a pas d'acidité.

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Maintenant, mets une petite goutte,

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une goutte de citron sur la langue.

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Donc là, c'est acide.

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Maintenant, mets juste deux petits grains d'acide à tartrique

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sur la langue.

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Là, tu as les yeux déjà qui vont faire un tout petit peu.

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Maintenant, tu sais à peu près le 0 à 10 sur l'acidité.

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Donc, si demain, tu manges une salade avec une vinaigrette,

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ou tu manges une pomme ou une tomate,

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et que tu as l'impression que c'est un peu acide,

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tu es quand même capable de dire,

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c'est un peu acide,

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mais ça reste encore à 2, 3.

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Chacun l'imagine.

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Oui, chacun fait son échelle, mais bon, ça donne un spectre.

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Et ensuite, ça, je l'ai fait sur l'iode.

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Après, c'est sûr qu'il a un papa qui est chef de cuisine,

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donc j'ai souvent eu...

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Ça aide.

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Il a beaucoup traîné dans les cuisines aussi,

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donc il a pu goûter à plein de choses facilement,

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ou il a pu goûter, sans doute trop jeune,

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mais quelques grains de caviar.

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En disant, goûte ça, c'est un peu bizarre,

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ce n'est pas très beau à ton âge.

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Enfin, tu verrais ça, tu ne me le mettrais pas à la bouche.

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Goûte-le, parce que ça, c'est iodé.

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C'est salé, mais c'est aussi iodé.

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Il dit, c'est quoi la différence ?

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Je dis, je suis en train de cuire des légumes,

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je peux goûter un peu d'eau salée,

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là, c'est salé.

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Maintenant, goûte quelques grains de caviar,

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ça, c'est salé, iodé.

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Et dès qu'on met des mots sur quelque chose,

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on l'identifie beaucoup mieux.

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Et plus on va le travailler jeune,

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plus le palais, ou est-ce que c'est des choses

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qu'ici, par exemple, on n'a pas eu la chance d'avoir

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un papa chef,

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ou ne serait-ce que cuisinier,

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c'est des choses qu'on peut rattraper quand même un peu après ?

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Je ne sais pas

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si il y a de la prédisposition dessus.

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Je sais que moi,

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quand j'étais plus jeune, par exemple,

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je n'ai pas fait beaucoup

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de découvertes gastronomiques.

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Je suis arrivé en France, j'avais 10 ans,

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la cantine avant ça, c'était une catastrophe.

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Pendant longtemps en France,

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j'ai mangé très simplement,

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plus les sodas, les chips, tout ça.

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Je n'avais pas une alimentation hyper riche,

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je n'ai pas grandi dans le potager.

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Et pas un travail du palais.

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Et le travail, pour moi, a vraiment commencé

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avant de travailler le palais,

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en tant que professionnel,

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à l'entour de 20 ans, où je me suis dit

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par contre,

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je comprends la technique, je comprends

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la cuisine, je commence à

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comprendre un petit peu comment construire les choses,

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ce que veulent les gens aussi.

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Mais si je ne sais pas mélanger

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les goûts, si je ne sais pas reconnaître les goûts,

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et là, j'ai commencé à goûter, goûter, goûter

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des choses.

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Et non, je pense que ça

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peut se faire à tout âge, mais il faut

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être capable de

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pas de repartir de zéro, mais de dire

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je sais un petit peu,

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mais en fait, il y a beaucoup de choses que je ne sais pas.

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Moi, j'ai trouvé intéressant le travail

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de l'échelle, en fait. De se dire, oui, ok,

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c'est acide, c'est gras,

17:37

c'est sucré, mais après aussi de pouvoir le doser.

17:40

Parce que quand, je ne sais pas,

17:41

on compose un plat, de se dire, est-ce qu'il faut

17:43

que je rajoute du vinaigre ou est-ce qu'il faut que je

17:45

rajoute autre chose, quoi ?

17:47

C'est ça, l'interrogation.

17:49

Ça, ça vient encore plus long.

17:51

Alors, souvent,

17:53

les gens me disent, ouais, mais où est-ce que vous imaginez les goûts ?

17:56

Alors, c'est vrai qu'à force de le travailler,

17:59

et

18:00

après, on a, je pense,

18:01

tous des capacités un peu différentes.

18:03

En termes de mémoire, par exemple, mémoire, je ne sais pas,

18:06

des prénoms, des dates,

18:07

des choses comme ça, je suis nul.

18:08

Ou de la musique, par exemple.

18:09

Enfin, de quelqu'un à savoir

18:11

des accords.

18:13

Ouais, c'est ça. Ou, moi, j'ai des potes

18:15

qui écoutent une chanson trois fois,

18:17

ils connaissent les paroles par cœur, moi, pas du tout.

18:20

Mais il y a des goûts que j'écoutais,

18:21

il y a 17-18 ans,

18:23

que j'ai goûté qu'une fois, et je suis capable de reproduire.

18:26

Parce que je les ai vraiment en tête,

18:27

et sur des choses où, quand je les avais goûtées,

18:30

c'était un peu

18:30

inattendu.

18:34

J'étais en stage à l'étranger,

18:35

et puis, mon chef, il me fait une salsa,

18:38

tomate, figue, menthe,

18:40

basilic,

18:41

avec ensuite des condiments.

18:43

Et puis, il y en avait un paquet.

18:44

Quand j'ai vu le mélange, je me suis dit, voilà, je ne vois pas

18:47

où il va avec ça.

18:49

Et quand je l'ai goûté, je me suis dit,

18:51

c'est top.

18:52

Et c'était vraiment

18:53

le côté un peu acidulé de la tomate

18:57

avec le fruité des figues,

18:59

la menthe,

19:01

qui devait être là, vraiment, juste un peu en dessous,

19:03

mais qu'il fallait que ce soit un peu présent aussi

19:04

avec le côté gourmand des figues,

19:07

les autres herbes qui venaient équilibrées.

19:10

Mais ça, vous prenez

19:10

des tomates, des figues,

19:13

vous en prenez dix fois différent

19:15

dans la saison, ça n'a jamais le même goût.

19:17

Donc, pour retrouver cette salsa

19:19

avec le même goût,

19:21

c'est hyper complexe, parce qu'il faut toujours venir régler

19:23

le côté, voilà, justement, sucré,

19:25

acidité, salé,

19:27

un peu piquant.

19:28

C'est un travail d'équilibre.

19:30

Et c'est une salsa que je refaisais dans un resto,

19:32

et quand je le faisais, elle me dit, c'est quoi la recette ?

19:34

Je dis, en fait, là, il n'y en a pas.

19:36

Parce qu'il faut ajuster même la mangue.

19:38

J'imagine, entre une mangue bien mûre,

19:40

ça va jouer énormément sur le plat.

19:43

Et c'est ça où la mémoire rentre vraiment en jeu.

19:46

Maintenant, la chance que j'ai,

19:47

c'est, à force de goûter

19:49

et à force de travailler les choses,

19:51

on finit par pouvoir quand même un peu imaginer les goûts.

19:54

Comme on a tous

19:55

des souvenirs d'odeurs.

19:58

Ceux qui reviennent souvent, ça va être

19:59

la tarte aux pommes, le crombole aux pommes,

20:01

le poulet rôti, je ne sais pas,

20:04

le gratin dauphinois.

20:05

Des choses qui embaument bien les maisons.

20:08

C'est une question qu'on évoque régulièrement

20:09

dans Saveur, mais par exemple, je ne sais pas moi,

20:11

il y avait des plats, il y avait le gigot d'agneau

20:13

avec les flageolets, par exemple.

20:14

Voilà, il y a encore de l'ail dedans.

20:17

Oui, c'est ça, mais

20:18

souvent, quand on regarde ces plats-là,

20:20

ce qui évoque vraiment des odeurs,

20:22

ça va rarement être

20:24

la tomate mozzarella,

20:26

ça va rarement être la coupe de fraises.

20:29

Alors, c'est les plats qui sont bons

20:30

quand on est à côté, mais ce n'est pas des plats

20:32

qui embaument une maison.

20:34

Alors que les plats qui cuisent et qui

20:36

embaument une maison, c'est-à-dire qu'avant

20:38

de manger, on déguste l'odeur

20:40

pendant trois quarts d'heure, une heure.

20:42

On salive.

20:43

C'est-à-dire qu'on s'imprègne ça pendant longtemps.

20:46

Et, on va dire l'inverse,

20:48

et le côté presque

20:50

négatif de ça, c'est les odeurs

20:52

de cuisine de cantine,

20:54

ou les odeurs de choux, les odeurs

20:56

de poissons surcuits

20:58

qui apportent des mauvais

21:00

souvenirs. C'est aussi parce que

21:02

on a tous connu, quand on était à l'école,

21:04

sortir à dix heures et sentir

21:05

les choux avec le poisson, et dire

21:07

qu'on n'a pas bien mangé ce midi.

21:10

On n'y allait pas en courant.

21:11

Et ensuite, parfois, c'est juste de pouvoir

21:13

se souvenir d'éléments comme ça,

21:17

et au fur et à mesure de les

21:18

travailler. Alors, moi, je travaille

21:19

souvent par triptyque, c'est-à-dire qu'il y a

21:21

trois goûts.

21:23

Et si on a deux choses qui fonctionnent

21:25

ensemble, et avec une de ces choses,

21:28

il y a autre chose qui fonctionne très bien,

21:30

souvent, les trois, on peut les marier ensemble.

21:32

Ok.

21:33

Je réfléchis en même temps à des

21:36

combinaisons d'éléments dans ma tête.

21:37

Et souvent, je prends celui que je prends

21:39

assez régulièrement, on va dire

21:41

la tomate

21:43

et la mozzarella, ça marche bien.

21:46

Tomate, basilic,

21:48

ça marche bien.

21:49

Et mozzarella, basilic, ça marche bien.

21:51

Alors, forcément, c'est une recette qu'on connaît bien

21:53

ensemble, qu'on connaît.

21:55

Donc, on sait que les trois fonctionnent bien ensemble.

21:58

Ensuite, quand on prend un peu le recul,

21:59

et on réfléchit, on dit,

22:00

qu'est-ce qui est proche au basilic ?

22:04

Et on se dit, les herbes,

22:06

l'estragon.

22:08

On se dit, tomate,

22:10

estragon, ça marche.

22:11

Donc, du coup, il y a très, très grande chance

22:13

que tomate, estragon, mozzarella, ça fonctionne aussi.

22:16

On est allé un peu plus loin,

22:17

on se dit, ensuite, sur la tomate,

22:19

est-ce qu'il n'y a pas des recettes où on peut remplacer la tomate par quelque chose ?

22:22

Et en travaillant un petit peu,

22:23

en réfléchissant, c'est un légume

22:25

avec beaucoup d'eau, un peu d'acidité.

22:28

Est-ce qu'il n'y a pas quelque chose qui ressemble à ça ?

22:29

La fraise.

22:31

Pas que par la couleur, mais

22:32

ça a une texture un petit peu similaire,

22:35

c'est très juteux, il y a un peu de graines,

22:37

et il y a un peu d'acidité, mais un peu plus de sucre.

22:40

Et là, on se rend compte que ça, ça peut fonctionner.

22:42

Et très vite, on peut passer

22:43

d'une tomate mozzarella à

22:45

la mozzarella, on va la changer,

22:47

on va dire, qu'est-ce qu'on peut travailler ?

22:48

C'est peut-être un chèvre très frais.

22:50

Et là, très vite, on peut dire, finalement, on pourrait travailler une bouchée

22:52

tomate, chèvre,

22:55

estragon,

22:56

qui ne tombe pas forcément de source comme ça,

22:59

mais ça va fonctionner ensemble.

23:00

Et ça, je le travaille beaucoup en cuisine,

23:02

et ensuite, c'est d'imaginer un peu ces goûts-là ensemble.

23:04

C'est intéressant, cette procédure, ce process,

23:06

en fait, un peu, pas automatique, mais

23:08

c'est un exercice...

23:11

Oui, c'est une espèce

23:13

d'équation, en fait.

23:15

Et ça fait qu'à partir

23:17

d'où on connaît ça, qu'on a

23:18

quelque chose qui fonctionne, et qu'on est capable de

23:20

très rapidement remplacer

23:21

un élément, ou au moins de le mettre

23:23

dans une espèce de cycle.

23:26

Dire, bah, si j'ai

23:28

du bœuf, bah, je sais que moi,

23:30

le bœuf, sur les recettes de bœuf, ok, bœuf, canard,

23:32

pigeon, c'est la même chose.

23:34

Ça ne se travaille pas de la même manière,

23:36

ce n'est pas la même cuisson, mais en termes d'accords,

23:38

je vais pouvoir les travailler de la même manière.

23:40

C'est dans la même case, c'est dans la même famille.

23:42

C'est dans la même famille.

23:43

Peut-être en termes de texture, de

23:45

sang, et de...

23:47

Oui, de sang.

23:48

De sang, de jus, de puissance,

23:50

et aussi

23:51

d'interprétation de celui qui va le manger.

23:55

Ça va être plus facile

23:56

de faire, je ne sais pas,

23:58

un bourguignon de pigeonneau

23:59

qu'un bourguignon de

24:02

langoustine. Pour celui qui va le voir,

24:04

bourguignon de langoustine, ça peut marcher.

24:07

Mais,

24:08

quand celui qui va le voir, bourguignon de canard

24:10

ou bourguignon de pigeon, il va dire, bon, bah...

24:12

Ah non, ça marche, je confirme.

24:14

J'ai l'image dans la tête.

24:16

Bourguignon de langoustine, je pense que

24:17

ça peut marcher aussi.

24:18

Parce que, si on a une sauce

24:20

qui est bien réduite, je pense

24:22

que ça peut fonctionner. Mais, à la lecture du menu,

24:25

il y en a un,

24:26

je pense qu'on propose les deux.

24:29

Naturellement, on peut plus aller vers

24:30

le pigeon, le canard.

24:32

Et ça, c'est important pour un chef aussi.

24:34

Dès qu'ensuite, dans

24:35

l'équation, on peut facilement

24:38

changer les choses par autre chose,

24:40

c'est exponentiel.

24:42

Oui, c'est-à-dire que derrière, il y a

24:44

toute une série de recettes qui se créent.

24:46

C'est ça.

24:46

Forcément, oui. Comment, avec

24:48

les équations, à un moment, on arrive

24:50

à associer un vinaigre balsamique

24:53

et de l'ananas ?

24:54

Tu as évoqué un petit peu plus tôt le fait

24:56

que tu faisais ton ail noir,

24:58

mais tu fais aussi ton vinaigre.

25:01

On y reviendra peut-être plus tard, mais

25:02

tu fais aussi ton pain.

25:04

Tout ce qui se mange au restaurant, c'est on l'a fait.

25:07

Oui, voilà. Il n'y a rien

25:08

qui a été acheté

25:11

transformé, finalement.

25:12

Mais de là à aller jusqu'au vinaigre,

25:13

alors, juste nous rappeler peut-être

25:15

comment tu procèdes pour faire ton vinaigre.

25:16

Ton vinaigre de balsamique.

25:18

Le balsamique,

25:20

c'est issu, c'était avant

25:22

Covid. C'est un truc qui m'était resté en tête

25:24

depuis il y a des années, où quelqu'un

25:26

sur une vidéo refaisait

25:29

presque un vinaigre balsamique,

25:30

mais à la minute, à la casserole.

25:33

Mais il comparait ça au grand

25:34

vinaigre balsamique italien.

25:36

Je me suis dit, ce n'est pas possible.

25:39

Et ça m'était resté en tête.

25:40

Le balsamique, c'est quelque chose qui

25:42

plaît, qui fonctionne bien, qu'on peut travailler

25:44

sur plein de recettes, même l'ananas.

25:47

Et

25:48

je me suis dit, ce serait quand même pas mal

25:50

d'en faire un.

25:52

Et je me suis dit,

25:55

faire un balsamique, balsamique,

25:57

quel intérêt d'avoir un balsamique

25:59

vendéen ?

26:01

Oui, on a de la vigne,

26:02

on a de la silicelle. Je me suis dit, bon, il faut aller chercher

26:04

autre chose. Il faut que ça soit un peu plus

26:06

original. Et je me suis dit,

26:08

qu'est-ce qu'on a localement qui permet

26:10

de remplacer le

26:12

raisin ? Donc là, pareil, c'est la même

26:14

réflexion sur les plats.

26:16

Dans le jus de raisin, qui fait que le balsamique

26:18

est possible, c'est un taux de sucre.

26:21

Qu'est-ce qui est proche ? Les légumes

26:22

qui ont beaucoup de sucre, c'est la pomme

26:24

qui va être proche ensuite.

26:27

Et en plus,

26:28

c'est un fruit qui se fermente bien, qui fait du silan.

26:31

Et si, on peut faire du vinaigre.

26:33

Donc en fait, toute cette partie-là, ça a été

26:34

juste réfléchir en disant,

26:36

comment dans l'engrenage, je change

26:38

un élément par un autre,

26:40

tout en gardant

26:41

cette cohérence.

26:45

Oui, c'est ça.

26:46

Donc, cohérence de l'ingrédient.

26:48

Oui, cohérence de l'ingrédient et localement

26:51

quand même sur la région, du jus de pomme,

26:52

on en a d'ici

26:54

la Sud-Bretagne, c'est pas compliqué.

26:57

Il y en a en Vendée.

26:58

J'ai reçu une cidricultrice

27:00

du Sud-Vendée

27:02

qui fait également du poiret.

27:05

Oui, c'est très bon.

27:06

Du cidre de poire, si on peut dire.

27:07

Je n'ai pas encore commencé les balsamiques de poire, mais c'est un truc

27:10

auquel je réfléchis.

27:13

Et après, c'est dire

27:14

comment ils font,

27:16

en regardant un petit peu

27:18

comment ils font un balsamique traditionnel.

27:20

Alors, pas l'ancestral qu'ils font dans les fûts,

27:23

ça prend, je crois, c'est 13 ans ou 14 ans.

27:25

Oui, on va laisser l'eau s'évaporer

27:27

par le temps et la chaleur.

27:28

Par le temps et la chaleur.

27:30

Et pour être très honnête, je pense que là, aujourd'hui,

27:32

on n'a pas la chaleur nécessaire

27:33

pour le faire. Ça se fait dans le Sud, ils font ça

27:36

sous les toits où il fait très très chaud.

27:39

Donc, le traditionnel

27:41

s'est fait en cuisant un peu comme une confiture.

27:43

Donc, on ramasse les pommes,

27:45

on fait un jus de pommes.

27:46

Oui, un jus de pommes.

27:46

Qu'ensuite, alors,

27:48

sur le raisin, ils font ça avec le mou du raisin.

27:51

D'accord.

27:52

Ce qui reste après avoir été pressé.

27:54

Là, en fait, nous, on le fait avec le jus de pommes

27:57

d'un nouveau vigneron.

27:58

Qu'ensuite, on va cuire. Alors, je ne vais pas donner

28:00

toutes les précisions.

28:02

Mais à partir du moment qu'on est rentré là-dedans,

28:04

je me suis dit, finalement, c'est un travail de saucier.

28:07

C'est pas beaucoup plus

28:08

complexe que de mettre au point...

28:10

Le travail de réduction et de concentration

28:12

des saveurs.

28:13

Quand je fais un jus

28:15

de...

28:16

Un jus de rôti crémé en ce moment.

28:19

Et c'est une sauce entre le jus de rôti de poulet

28:21

et puis la blanquette.

28:23

On a vraiment un mélange des deux.

28:24

Et techniquement, c'est quasiment la même chose

28:27

que de faire des balsamiques.

28:29

Une fois qu'on a les liquides,

28:31

c'est juste dire, je réduis jusqu'où

28:32

pour avoir le goût que je veux.

28:34

Et ensuite, je vais venir le mélanger avec un deuxième

28:37

produit qui va apporter la texture,

28:39

l'acidité que je recherche,

28:40

l'appoint que je cherche

28:42

et puis presque l'assaisonnement.

28:45

Donc après, ça a été juste quelques thèses

28:46

de dire...

28:48

Après, les thèses, c'était au dizaine de degrés

28:50

près, jusqu'où je cuis,

28:52

comment je fais la cuisson

28:54

et comment je maîtrise la réduction.

28:57

Parce que réduire des jus de pommes,

28:58

c'est pas compliqué. Mais de le réduire

29:00

tout en gardant les propriétés de goût

29:02

sans développer de caramel,

29:04

sans...

29:05

C'est une histoire de température et de temps.

29:07

De temps et puis de...

29:10

C'est un vrai travail de saucier en fait.

29:13

Quand on fait réduire un jus,

29:14

on met plein gaz comme ça

29:15

et on s'en fiche.

29:16

Ça fait pas pareil que quand on le fait quand même...

29:18

Avec le temps.

29:19

Avec le temps, oui.

29:21

Et à partir du moment qu'on avait notre base de balsamique,

29:23

c'était toujours dans l'esprit d'un associé,

29:26

c'est-à-dire qu'est-ce qui fonctionne sur le balsamique.

29:29

Donc on l'a fait fumer,

29:30

on l'a fait à l'ail noir, comme on parlait tout à l'heure,

29:33

à la vanille,

29:34

on a lancé un zeste d'orange qui marche super bien

29:36

et après c'est top, quoi.

29:39

On peut les retrouver donc

29:40

au restaurant, les reflets ?

29:42

Au restaurant, les reflets, et on peut les trouver aussi

29:44

à la boutique du potager extraordinaire.

29:46

Ok, on en reparlera prochainement

29:49

dans un prochain épisode.

29:50

Je sais qu'il y a des projets en cours.

29:52

Il y a pas mal de choses.

29:53

Voilà, c'était évoqué déjà aussi avec Jérôme Ducarau.

29:56

Le temps file et j'aimerais qu'on pioche un deuxième mot.

29:59

On va rester dans la première boîte

30:00

pour l'instant. Pour le premier mot, c'était de l'ail.

30:04

Je pense que c'est

30:04

un marqueur quand même, l'ail,

30:07

dans le travail du palais

30:09

et des souvenirs, je pense que ça a marqué

30:10

beaucoup de personnes.

30:11

Ouais, l'ail, ça fait partie vraiment du bouquet garni de base.

30:15

Deuxième mot, c'est coriandre.

30:16

Bon, alors

30:18

coriandre, c'est vraiment

30:20

l'herbe qui

30:23

contrarie.

30:24

Ouais, j'appelle ça clivant, moi.

30:26

C'est génétique.

30:28

Oui, j'ai vu ça.

30:30

Alors, je ne veux pas dire de bêtises

30:32

vraiment, mais il y a vraiment entre

30:34

ceux qui aiment l'ail

30:36

et ceux qui détestent

30:38

l'ail et la coriandre.

30:41

La coriandre, il y a une différence

30:43

génétique.

30:44

Alors, je ne sais plus, c'est sur le 13ème branche.

30:46

Il faudrait que les gens regardent.

30:49

Et dessus, il y a, pour ceux

30:50

qui aiment l'ail ou tolèrent l'ail,

30:53

la coriandre.

30:54

La coriandre, désolé.

30:56

Ceux qui aiment ou qui détestent la coriandre,

30:59

ils ont dans leur ADN

31:01

une séquence qui est activée

31:03

ou désactivée. Et c'est ça qui

31:04

fait qu'on supporte

31:06

la coriandre ou on trouve que c'est un goût de savon.

31:09

Et c'est vraiment séquencé par rapport

31:10

à génétique. Donc, ceux qui disent

31:12

j'aime pas ça, on parlait

31:14

des enfants tout à l'heure de leur faire goûter des choses.

31:16

À l'enfant qui goûte de coriandre,

31:18

qui dit ça, j'aime pas,

31:20

ça sert à rien.

31:21

On ne changera pas la génétique pour qu'il aime.

31:24

Et ça montre encore une fois à quel point

31:26

ce qu'on mange aujourd'hui et comment on mange aujourd'hui,

31:29

c'est quand même par l'évolution.

31:31

Ils ne savent pas l'expliquer.

31:34

Pourquoi il y en a une partie

31:35

et pourquoi tout le monde n'est pas...

31:37

Tout ce qu'ils savent, c'est qu'à un moment donné,

31:40

c'était important

31:40

quelque part dans le monde

31:41

de ne pas manger de coriandre.

31:44

C'était ça.

31:45

Peut-être qu'il y avait une autre plante proche,

31:46

de la coriandre qui était...

31:47

Très certainement, ou que la coriandre a peut-être évolué aussi.

31:51

Mais qu'à un moment donné, ça fait partie

31:53

du processus génétique d'évolution

31:55

de ne pas aimer la coriandre.

31:57

Moi, j'adore ça.

31:59

Moi, j'adore vraiment ça.

32:01

Coriandre fraîche et puis même

32:02

en grain, tombe-réfié.

32:04

Il y a quand même deux familles dans la coriandre après.

32:07

Il y a vraiment les deux familles.

32:08

Moi, j'adore la coriandre fraîche.

32:10

Moi, je dois avoir un demi-gène parce que moi, je l'aime bien en frais,

32:12

en feuilles et en graines,

32:15

moins. Enfin, il faut vraiment...

32:16

Il faut être dosé.

32:18

Moi, la coriandre fraîche,

32:21

j'ai toujours aimé ça.

32:23

Mais je pense que là où j'ai vraiment pris goût,

32:24

c'est quand j'étais au Brésil

32:26

où on utilisait

32:29

beaucoup de coriandre,

32:30

beaucoup de citron vert.

32:32

Et moi, sur une salsa, je peux faire

32:34

quasiment une salsa verdée avec

32:36

bien sûr

32:39

de la tomate, des oignons, des choses comme ça.

32:40

Et ensuite, plus de coriandre

32:42

que de persil et que ça soit très puissant

32:44

en coriandre, un peu d'huile d'olive.

32:45

J'adore ça, mais

32:47

j'en travaille absolument pas

32:49

au restaurant parce que

32:51

en fait, je ne sais plus

32:53

le pourcentage des gens qui n'aiment pas ça. Je crois que c'est à l'entour

32:55

de 12-13%.

32:56

Mais c'est-à-dire que j'ai un client tous les soirs qui n'aime pas ça

32:59

qui va le manger parce que

33:01

il va essayer de goûter.

33:04

Mais c'est

33:05

une plante que j'aime

33:07

beaucoup. C'est une plante

33:09

qui, malgré tout, est difficile

33:11

à doser pour que ça soit bon.

33:14

Et un souvenir que j'ai avec ça,

33:15

qui était peut-être

33:16

le dessert le plus dur que j'ai pu

33:19

faire. Il y a quelques années,

33:21

je travaillais sur un siétonneau touristique

33:23

et on faisait des accords vin-aimé.

33:25

Il y avait un vin qui était sélectionné

33:27

ou une multitude de vins. Et ensuite, on créait

33:29

des plats spécifiquement pour le vin,

33:31

en accord avec le vin. Donc, l'intérêt

33:33

du plat était presque secondaire.

33:35

C'était la dégustation du plat avec le vin.

33:38

Il fallait que le plat aide

33:39

le vin. Enfin, pas aide, mais on va dire...

33:41

Il fallait que le plat soit exceptionnel

33:42

avec le vin.

33:44

Et parfois, pas forcément exceptionnel,

33:45

sans.

33:46

Il fallait que ça matche vraiment bien

33:49

avec le vin. Il se passe une espèce de fusion.

33:51

Il fallait que ce soit l'accord maisé vin

33:53

par excellence. Mais le plat

33:55

était quand même secondaire au vin.

33:57

C'était plutôt bien fait.

33:59

C'était un gros, gros travail.

34:02

Et puis, en plus,

34:03

le sommelier, à l'époque,

34:05

il connaît des desserts. Je lui disais, non, mais laissons tomber

34:07

les desserts. C'est toujours trop complexe.

34:09

C'est du vin rouge, ça ne marche pas

34:11

assez. Et sur ces vins-là,

34:13

il faut des choses secs. Et puis, on est parti sur un dessert.

34:15

Sans sucre, chocolat,

34:18

coriandre, réglisse

34:20

et champignons.

34:21

Et c'était très, très complexe à travailler.

34:24

Des chocolats avec zéro

34:25

sucre, donc du chocolat à 100%.

34:27

Avoir des textures de dessert

34:29

avec du champignon, c'était très difficile.

34:33

Et il y avait un peu...

34:33

Le seul sucre que je pouvais avoir, c'était pour

34:35

confire du coriandre. Voir juste des petites

34:37

feuilles de coriandre en cristaux

34:40

de sucre. Et

34:41

j'ai fait le dessert. C'était la veille du repas.

34:43

Il y avait du monde. C'était des repas qui étaient assez attendus.

34:46

Et là, je goûte le dessert

34:47

et j'appelle. J'ai dit, écoute, on change tout.

34:50

C'est dégueulasse.

34:51

Ah oui ? Ah mince !

34:52

Techniquement, c'est réussi. Tout est au point.

34:55

Et quand je le mange, c'est pas bon.

34:57

Ça, ça n'a pas marché.

34:59

Et il me dit, non, t'inquiète pas, je suis sûr que c'est bien.

35:01

Je fais, non, non, mais le dessert, il est nickel, en fait.

35:04

Mais ça ne marchera pas.

35:05

C'est pas bon.

35:07

Il dit, c'est pas grave, on va rouvrir une bouteille.

35:09

C'est des bouteilles d'un certain âge.

35:10

On avait dépassé un peu le quota de test,

35:12

déjà. Et là, on goûte avec.

35:15

Et je lui dis,

35:16

ce dessert, je ne le referai jamais.

35:19

Je ne le conseillerais

35:20

jamais à personne de le faire ou de le manger.

35:23

Mais avec ce vin et avec cette coriandre,

35:25

c'est exceptionnel.

35:26

Oui, mais c'est que la probabilité

35:28

était faible. Là, ça marchait.

35:30

Mais comment dire ? Il faudrait avoir

35:32

200 bouteilles sous la main à ouvrir

35:34

pour trouver la bonne qui va s'accorder

35:36

sur le moment, ce dessert-là.

35:39

Puis un dessert avec zéro sucre.

35:40

Ça laisse un souvenir unique.

35:42

C'est ça. J'ai un bon souvenir.

35:44

Et puis là-dedans, il y avait un dessert

35:45

où il y avait la coriandre.

35:46

Quand on avait mis ces parfums-là,

35:48

il y a compliqué quand même.

35:50

Chocolat, champignons, coriandre, réglisse.

35:52

Pas facile à doser.

35:54

En plus, réglisse dans un dessert sans sucre,

35:56

c'est très vite très sec.

35:58

C'est un peu prenant sur la langue.

36:00

C'est astringent.

36:01

Oui, c'est ça.

36:03

Il se coûte un petit peu de poivrée, même.

36:05

Et avec le vin, la coriandre confite

36:07

était exceptionnelle.

36:09

Tant mieux pour ceux qui étaient là

36:10

et qui ont pu le goûter.

36:12

Moi, j'avais quelques questions

36:13

concernant le restaurant.

36:15

Qu'est-ce qui fait qu'à un moment,

36:16

c'est à La Roche-sur-Yon

36:17

que vous installez les reflets ?

36:19

J'ai un garçon dont la famille est bandéenne.

36:24

L'envie, c'était de rester proche à lui.

36:28

Il était petit encore à l'époque.

36:30

Ça aurait été compliqué de faire

36:32

des allers-retours le week-end très très loin.

36:36

La bandée, déjà, s'était ciblée par rapport à ça.

36:39

À l'époque, avec Solène,

36:40

l'idée, c'était de dire

36:41

où est-ce qu'on s'implique ?

36:45

Il y avait une réflexion

36:48

soit sur la côte,

36:50

soit sur une ville

36:51

pour des raisons purement emplacement.

36:56

Si on ouvre en plein milieu de nulle part,

36:59

c'est plus dur de faire bien les gens.

37:01

Et il y a plein de contre-exemples.

37:02

Il y a plein d'exemples qui montrent

37:04

que même quand on est loin,

37:06

on peut réussir.

37:08

Même des deux, trois étoiles.

37:09

On peut être au bout d'une île

37:10

sur un port marin

37:11

et avoir trois étoiles.

37:12

C'est l'idée, Alexandre.

37:14

Non, mais bien sûr.

37:15

C'est le contre-exemple, j'avance.

37:16

En parlant de travail, de régularité,

37:20

combien ont ouvert des restos à Noirmoutier

37:23

et qu'ont fermé depuis qu'eux ont commencé ?

37:26

Et combien ont décroché trois étoiles ?

37:29

Personne.

37:30

C'est les seuls.

37:32

C'est les seuls en Pays de la Loire.

37:34

Ils sont exceptionnels.

37:35

Sur des exemples

37:37

qui sont des personnes exceptionnelles

37:39

comme les couillons,

37:40

il ne faut pas les sortir des exemples

37:42

parce qu'on dit que les gens comme eux...

37:44

C'est exceptionnel.

37:45

C'est exceptionnel.

37:45

C'est à part, je ne le prends pas dans mon...

37:47

Il ne faut pas le prendre comme base.

37:48

C'est comme quand on parle aux jeunes

37:50

et on leur parle de Messie.

37:51

Non, il ne faut pas parler de Messie.

37:52

Il est en dehors du truc.

37:54

C'est autre chose.

37:56

Et quand on ouvre un restaurant,

37:58

comme toute entreprise,

38:00

l'emplacement est super important.

38:02

Donc, on s'est dit, soit la côte,

38:03

soit une ville.

38:05

La côte, quand même,

38:06

on va dire des sables jusqu'à...

38:08

Chez Jean-Marc à Bretignolles,

38:11

il y avait déjà un peu de monde

38:12

avec...

38:14

Voilà.

38:15

On trouvait assez d'offres là-dessus.

38:17

Il y avait la tranche

38:19

qui nous paraissait pas mal.

38:21

Donc, il y avait un petit peu ça

38:22

ou la roche.

38:23

Et puis après, on s'est dit...

38:25

J'étais à Solène, je fais tout ça.

38:26

Si on a un restaurant sur la côte,

38:27

on ne verra jamais la plage.

38:29

Parce que quand il fait beau,

38:30

il y aura du monde.

38:31

Et quand il y aura du monde,

38:32

on sera au boulot et dodo.

38:35

Je dis donc,

38:36

est-ce que c'est vraiment le plus intéressant

38:38

à une clientèle,

38:40

malgré tout,

38:40

qu'on maîtrise moins

38:41

parce qu'il y a la saisonnalité,

38:43

il y a la météo.

38:45

L'année, ça a été une année un peu bizarre

38:46

en termes de saisonnalité.

38:49

Et ensuite, il y avait la roche.

38:50

On dit, la roche, quand même,

38:51

c'est le chef-lieu du département.

38:55

Il y a du monde.

38:56

Ça bouge toute l'année.

38:59

Donc, on s'est concentrés

39:02

plutôt sur la roche.

39:03

Et puis, en termes d'infrastructure aussi,

39:05

c'était plus simple.

39:07

Et après, Saint-André,

39:10

parce qu'un premier local

39:11

que j'avais regardé,

39:12

ce n'est pas fait.

39:13

Et c'est mon comptable

39:14

qui m'a dit,

39:14

il va voir le petit restaurant

39:16

qui est à côté de l'église.

39:19

Et pour être très sincère,

39:20

au début, j'y suis allé

39:21

par courtoisie professionnelle.

39:23

Je connaissais l'emplacement.

39:26

Le Petit-Poix ?

39:27

Le Petit-Poix, oui.

39:28

Je n'avais jamais été manger,

39:29

mais je connaissais l'emplacement.

39:31

J'ai dit, bon, Saint-André,

39:34

il ne se passe pas grand-chose.

39:36

J'avais habité Saint-André

39:37

il y a quelques années.

39:38

Je me suis dit, bon,

39:39

ce n'est pas là non plus

39:39

où il y a foule.

39:41

Mais j'ai visité un soir,

39:42

il pleuvait,

39:43

il y avait encore des barreaux

39:44

sur les fenêtres.

39:44

C'était vraiment

39:45

en pas de très bon état.

39:46

Mais la vue de la cuisine

39:47

me permettait de voir

39:48

quasiment toute la salle.

39:50

Et quand même,

39:50

vue sur la place de l'église,

39:52

qui était assez sympathique,

39:53

qui me permettait

39:54

de voir la vie.

39:56

Quand on passe

39:56

beaucoup d'heures en cuisine,

39:59

de voir le soleil,

40:01

les gens, les voitures,

40:02

ce n'est pas grand-chose,

40:04

mais c'est quand même

40:05

pas mal comme vue.

40:06

Qui est de la vie,

40:06

je suis d'accord.

40:07

Qui est de la vie.

40:07

Moi, j'ai bossé des fois

40:08

dans des bâtiments

40:09

où j'étais au cœur

40:09

d'un bâtiment.

40:11

Des fois, on ne savait même pas

40:12

s'il faisait jour ou pas dehors.

40:13

Et puis, on cuisine

40:15

pour les autres.

40:16

Donc, c'est important

40:16

de les voir aussi.

40:18

Juste d'avoir...

40:19

En cuisine,

40:20

j'ai bossé dans des endroits

40:21

où les saisons,

40:22

on ne se rendait quasiment

40:23

pas compte

40:23

parce qu'on était tout le temps

40:24

au boulot.

40:25

Là, c'est bien de voir

40:26

quand il fait beau,

40:28

il ne fait pas beau,

40:29

le printemps, les couleurs.

40:30

Ce matin, je commence,

40:32

il fait encore nuit.

40:33

Là, je commence,

40:33

il fait jour.

40:34

C'est bon, ça joue.

40:35

Il y a quand même un moment,

40:36

le service du soir,

40:37

moi, j'aime bien

40:38

où le service,

40:39

il commence

40:39

quand c'est encore l'été.

40:42

Il fait jour.

40:43

Et puis ensuite,

40:44

en rendant le service,

40:45

là, le soleil se couche,

40:47

l'ambiance change,

40:47

il y a un truc qui change.

40:48

Aujourd'hui,

40:48

quand il fait nuit,

40:50

ce n'est pas pareil

40:51

que quand il fait jour

40:52

et quand ça,

40:52

ça a lieu pendant le service.

40:54

Je ne sais pas,

40:54

les gens se calment

40:55

quand ils commencent

40:56

à faire nuit.

40:58

Donc, juste la manière

41:00

dont était fait le restaurant

41:01

et ensuite,

41:02

sur le côté,

41:03

on va dire entreprise,

41:04

il y a des parkings

41:05

juste à côté.

41:07

Il n'y avait pas

41:07

de restaurant autour.

41:09

Bon, s'il n'y en avait pas,

41:10

parfois,

41:10

c'est parce qu'il n'y a pas

41:11

la demande.

41:13

Mais on a dit

41:14

que c'est suffisamment petit

41:16

pour le refaire

41:17

à notre goût

41:19

et c'est suffisamment petit

41:20

aussi pour le tenir à deux.

41:22

Donc, on ne risque pas

41:23

grand-chose.

41:24

Et puis,

41:25

on a rencontré

41:26

le propriétaire

41:27

qui ne voulait pas

41:27

le restaurant.

41:28

Il ne voulait pas

41:28

le restaurateur.

41:30

Ah !

41:31

Voilà.

41:32

Merci.

41:33

Mais en expliquant

41:35

ce qu'on voulait faire,

41:36

qui n'était pas

41:36

un restaurant étoilé.

41:37

C'était un restaurant

41:38

où on passe

41:39

un bon moment,

41:40

on mange bien.

41:41

Oui, c'était aussi

41:42

une des questions.

41:43

Je veux dire,

41:43

quand vous avez ouvert

41:44

les reflets,

41:45

ce n'était pas forcément

41:47

dans l'objectif.

41:49

Ce n'était pas écrit

41:50

que vous auriez

41:51

une étoile

41:51

ou que vous alliez

41:52

travailler pour une étoile.

41:53

Non, pas du tout.

41:54

On a ouvert le midi.

41:55

Le midi,

41:56

on avait un plat café gourmand.

41:58

On faisait un plat café gourmand

41:59

parce qu'il fallait

42:01

une offre

42:02

qui mobilise des clients.

42:04

Quand on ouvre

42:04

son premier resto,

42:06

on a peur

42:06

que personne ne passe la porte,

42:07

très honnêtement.

42:10

Mais il n'y avait pas

42:11

d'objectif gastronomique.

42:13

Être sur le plan

42:13

de sélectionner

42:14

dans le Gouimillot

42:14

et de sélectionner

42:15

dans le Michelin.

42:17

Oui, peut-être,

42:18

mais c'était avant tout

42:19

avoir une salle pleine

42:20

et puis une salle

42:20

où les gens sont contents

42:21

et où,

42:23

je vais être honnête,

42:24

on paye les factures aussi.

42:25

Oui.

42:26

C'est quand même

42:27

un restaurant.

42:28

Ce n'est pas le business

42:29

le plus facile

42:30

à faire tourner.

42:31

Et on a dit,

42:32

on fait ça.

42:33

Et je me souviens,

42:34

à Solène,

42:34

je dis, écoute,

42:35

on fait bistrot le midi.

42:37

On ne se prend pas la tête.

42:38

De toute façon,

42:38

les gens,

42:38

il faut qu'ils mangent

42:38

une heure et demie max.

42:40

Donc, on fait bistrot.

42:43

Donc, pas trop de chichi.

42:45

Le soir,

42:45

on fait un peu mieux

42:46

et on voit ce qui marche.

42:48

S'il n'y a que le bistrot

42:48

qui fonctionne,

42:49

on ne fera que du bistrot.

42:51

Elle me dit,

42:52

oui, mais toi,

42:52

tu veux faire un truc

42:52

plus cuisiné.

42:53

Je fais, non,

42:53

mais j'ai une entreprise

42:54

qui marche.

42:55

Oui, mais c'est la base.

42:56

C'est normal.

42:57

Et si c'est que le côté

43:00

un peu plus travail

43:01

le soir qui marche,

43:02

on ne fera que ça.

43:03

On a eu la chance,

43:04

la clientèle était au rendez-vous,

43:05

les deux ont cartonné.

43:06

Donc, c'était très bien,

43:07

mais à un moment donné,

43:08

il fallait faire un choix.

43:09

Il fallait faire un choix.

43:10

Et le choix,

43:12

c'est imposé par les clients

43:14

où à un moment donné,

43:15

il n'y avait plus de clients,

43:16

on va dire,

43:18

de déjeuner.

43:20

Proprement dit,

43:20

il y avait beaucoup moins

43:21

la clientèle à faire,

43:23

mais les clients

43:23

qui venaient le midi

43:24

parce qu'il n'y avait plus

43:25

de place ce soir

43:26

et le week-end

43:26

et qui venaient en disant,

43:28

on vient là

43:28

parce que pour venir le soir,

43:30

c'est compliqué.

43:31

C'est très dur.

43:32

Donc, en fait,

43:33

on vient là,

43:33

on espère que ça va être bon aussi.

43:35

On sait que c'est bon le soir.

43:36

Donc, on se dit,

43:36

de toute façon,

43:36

ce sera forcément bon le midi.

43:38

Ce ne sera pas pareil,

43:38

mais ce sera bon.

43:40

Ou qu'ils voulaient

43:40

la même chose le midi

43:41

que le soir.

43:42

Et je disais,

43:42

mais là,

43:42

ce n'est pas possible

43:43

parce que,

43:44

pour plein de raisons,

43:45

le temps,

43:46

le budget,

43:46

on ne peut pas faire

43:47

une dégustation

43:48

à 25 euros.

43:50

On peut,

43:51

mais on ne va jamais y arriver.

43:53

Et ensuite,

43:54

je crois que c'était avant Covid,

43:56

on réduisait un petit peu

43:58

les midis

43:59

parce que ça posait

43:59

quand même

44:00

une amplitude horaire

44:00

de folie.

44:02

Donc, on réduisait le midi

44:04

et puis on constate

44:04

des gens qui nous disaient

44:05

le soir,

44:05

on aimerait goûter à tout.

44:07

Votre menu change tout le temps,

44:08

ça arrive tout le temps.

44:09

Donc, il y a une grosse écoute

44:10

de la clientèle.

44:11

Oui, tout le temps.

44:12

Si les reflets sont

44:13

ce qu'ils sont aujourd'hui,

44:15

c'est de par l'échange

44:16

avec la...

44:17

On n'a jamais...

44:18

Alors, parfois,

44:18

on a pris des risques,

44:19

bien sûr,

44:19

mais c'est sûr

44:21

que quand on fait des choix

44:22

et quand on fait évoluer

44:23

un restaurant,

44:25

je crois qu'on a eu l'étoile,

44:26

on a ouvert en 2018,

44:30

on a eu l'étoile en 2023,

44:33

sachant qu'il y a eu

44:33

la pause Covid,

44:34

tout ça.

44:35

Donc, on l'a eu

44:35

assez rapidement quand même

44:37

et partir d'un petit bistrot

44:38

à ça,

44:39

c'est quand même

44:39

des gros changements.

44:41

On est même conscients,

44:41

même dans l'offre,

44:42

tout ça,

44:43

ce n'est pas le même temps

44:45

à table,

44:45

ce n'est pas le même prix.

44:47

Même, j'ai regardé,

44:48

on voit le nombre

44:49

de tables évolue,

44:50

le nombre de jours évolue,

44:52

le type de menu a évolué.

44:54

On est passé

44:54

de neuf services par semaine

44:58

à cinq,

45:00

mais je fais toujours

45:01

autant d'heures.

45:02

Et il y a une table

45:03

en particulier

45:03

dans le restaurant,

45:04

enfin, en particulier,

45:06

il y a une table en cuisine.

45:07

Oui, la table du chef,

45:08

oui.

45:09

Et alors,

45:10

comment est née

45:11

cette envie

45:11

d'avoir des gens

45:13

dans la cuisine ?

45:15

C'était,

45:16

à l'origine,

45:17

je voulais une cuisine

45:18

très ouverte.

45:19

Je crois que ce que je voulais,

45:20

c'était quasiment un bar,

45:21

en fait.

45:22

Un bar où il y a

45:23

la cuisine derrière le bar,

45:24

où on aurait remplacé

45:25

tout le côté bar

45:25

par de la cuisine

45:26

et des gens qui pourraient manger

45:28

soit au comptoir,

45:28

soit dans la salle,

45:29

mais vraiment avoir ce côté

45:30

bar en long

45:30

avec la cuisine

45:31

et des gens de l'autre côté.

45:35

Et ce n'est pas

45:36

ce qu'on a trouvé,

45:36

mais je voulais vraiment

45:37

ce côté très ouvert.

45:39

Et ça me permettait

45:41

d'être plus facilement

45:42

en salle aussi

45:42

avec les solennes,

45:43

d'enlever un peu

45:44

cette barrière

45:45

cuisine-salle

45:46

et d'enlever aussi

45:47

la posture de chef

45:48

un peu sur un piédestal

45:50

pour apporter

45:51

plus de normalité

45:52

et plus de convivialité.

45:55

D'avoir moins ce côté

45:56

le chef.

45:58

Et quand j'ai visité

45:59

le local,

46:01

il y avait un truc

46:01

qui était sûr,

46:02

c'est que la salle

46:02

du restaurant

46:03

était trop petite

46:04

pour avoir assez de monde.

46:07

On a dit,

46:07

c'est trop petit

46:08

pour avoir assez de monde.

46:08

On va être sûr

46:09

d'avoir assez de monde

46:10

pour faire assez de chiffres.

46:11

Par rapport au modèle économique.

46:12

C'est ça, oui.

46:13

Tout simplement.

46:14

Et dans le modèle économique,

46:15

je dis que la salle

46:16

ça va être trop petit

46:17

et la cuisine

46:18

était presque trop grande.

46:20

Et il y avait un point

46:21

presque pivot

46:21

entre les deux.

46:23

C'est un peu

46:23

en forme de L.

46:25

Je dis,

46:25

si on met une table là,

46:26

en fait,

46:27

plus de passe.

46:28

C'est la salle,

46:31

des clients,

46:32

la cuisine.

46:33

Et comme ça,

46:33

il n'y a plus de frontière.

46:35

Ça permettait

46:35

de casser la frontière

46:36

et de créer un lien.

46:38

Oui, ça créait un lien.

46:38

Alors, de ce format-là,

46:41

j'en connais très peu.

46:42

À l'époque,

46:43

je n'en connaissais pas du tout.

46:45

Et on a dit,

46:46

on verra si ça marche ou pas.

46:48

Et au début,

46:51

on faisait peut-être

46:51

une table par semaine.

46:54

Ensuite,

46:54

ceux qui avaient fait une fois,

46:55

ils revenaient toujours

46:55

à cette table-là.

46:57

Ensuite,

46:57

on avait des habitués.

46:58

Et au fur et à mesure,

46:59

ça a pris un peu

47:00

en effet boule de neige.

47:02

Et je crois,

47:03

aujourd'hui,

47:03

même depuis

47:04

la reprise Covid,

47:05

c'est...

47:08

Allez,

47:08

c'est...

47:08

Si j'ai une table par mois,

47:10

un service par mois

47:10

où elle n'est pas prise,

47:11

c'est...

47:12

Oui, c'est exceptionnel.

47:13

Oui, d'accord.

47:14

OK, oui.

47:14

Oui, oui.

47:16

Mais c'est un joli...

47:17

Il y a un échange

47:18

pendant le service ?

47:19

Enfin, pendant le...

47:19

Oui, il y a un échange.

47:21

Alors, forcément,

47:22

je travaille.

47:22

Donc, j'ai le service

47:23

quand même à faire avancer.

47:24

Je suis tout seul en cuisine.

47:26

Mais c'est la table

47:28

qui a plus d'échanges

47:30

pendant le repas,

47:31

même si c'est un peu ponctué.

47:32

Et ensuite,

47:33

la fin du repas,

47:33

il y a quand même un moment

47:34

où les desserts se font

47:35

devant cette table-là,

47:36

généralement,

47:38

plus d'échanges.

47:39

Il y a un moment

47:39

peut-être un peu plus privilégié

47:41

avec moi

47:42

par rapport aux autres tables.

47:44

Et c'est une table

47:45

où vraiment,

47:47

on a même été surpris

47:48

des bons retours.

47:50

Et aujourd'hui,

47:50

on a beaucoup

47:51

même de primo-réservants

47:52

qui ne connaissent pas,

47:54

qui veulent venir manger,

47:55

peut-être d'autant plus

47:56

depuis l'Étoile,

47:57

pour dire,

47:57

on va les manger

47:58

dans une cuisine

48:00

d'un chef étoilé.

48:02

Alors, parfois,

48:02

quand ils rentrent,

48:03

surtout si j'ai la veste Michelin,

48:04

ils sont un petit peu...

48:06

pas impressionnés,

48:07

mais voilà,

48:08

ils s'attendent

48:08

à ne pas être tout de suite

48:09

dans la cuisine comme ça.

48:11

Mais c'est généralement

48:12

de bonne humeur,

48:14

on rigole bien,

48:14

c'est assez détendu.

48:16

Le temps file,

48:17

on est très en retard.

48:18

Je parle beaucoup.

48:19

Mais c'est très bien,

48:20

ce n'est pas grave.

48:21

Je ferai un bonus,

48:22

je me débrouillerai.

48:24

J'ai envie qu'on piche

48:24

quand même un mot

48:25

dans la deuxième boîte.

48:27

Et il me restera

48:28

une autre question après.

48:29

Donc, on a eu de l'ail,

48:30

on a eu de la coriandre

48:31

et on somme toujours

48:34

avec Nathan,

48:35

restaurant Les Reflets

48:36

à Saint-André-d'Ornay,

48:37

à la Roche-sur-Yon

48:38

et le troisième

48:38

mot.

48:42

Apéritif.

48:44

Ça, c'est la base.

48:47

Quelle est la place

48:48

de l'apéritif

48:48

dans la gastronomie,

48:51

dans la restauration ?

48:52

Je pense même

48:53

que l'apéritif,

48:55

je pense que même

48:55

dans la culture française,

48:56

ça a une place

48:57

encore très importante.

48:59

Et là, on parlait

48:59

déjà d'évolution,

49:00

mais qui évolue aussi.

49:02

On le voit beaucoup

49:03

au resto.

49:06

Ou l'apéritif sans alcool,

49:07

par exemple,

49:08

qui prend une place,

49:10

mais vraiment

49:11

une très grande place.

49:13

On le voit,

49:14

je n'ai pas de pourcentage

49:15

ou pas de chiffre,

49:17

mais quand on a ouvert,

49:18

on avait une bière

49:19

sans alcool,

49:19

on avait des jus de fruits,

49:21

bien sûr,

49:22

les sodas.

49:24

Et on a commencé

49:25

à faire des cocktails

49:26

et ensuite,

49:28

on a dit,

49:28

en faisant un cocktail

49:29

sans alcool,

49:31

mais bon,

49:31

voilà,

49:32

on avait un cocktail

49:32

sans alcool.

49:33

À la carte.

49:34

À la carte,

49:35

mais on voyait bien

49:37

que ça marchait

49:37

peut-être plus

49:38

à un certain moment

49:38

de l'année

49:39

ou qu'on s'était

49:39

à repas de famille

49:40

ou on sentait

49:43

que celui qui prenait

49:43

le cocktail

49:44

sans alcool

49:45

le prenait

49:46

parce qu'il fallait

49:46

prendre un apéritif

49:48

et prendre un Schweppes.

49:51

Non,

49:51

il fallait quand même

49:52

un truc

49:52

qui tend vers

49:54

le boisson alcoolisée

49:55

parce que l'apéritif,

49:57

c'est malgré tout,

49:59

alors à consommer

49:59

bien sûr avec modération,

50:00

mais l'apéritif,

50:01

quand on y pense,

50:02

on pense quand même

50:02

à des boissons

50:03

plutôt alcoolisées,

50:05

que ce soit du vin,

50:06

de la bière.

50:06

Il y a un vrai changement.

50:08

Je pense même

50:09

qu'il y a eu...

50:09

Déjà,

50:10

je pense qu'on prend

50:11

des apéritifs moins forts

50:12

aussi.

50:13

Et puis,

50:14

je le vois autour de moi,

50:15

mais oui,

50:15

il y a une vraie volonté

50:16

du sans alcool,

50:18

mais par contre

50:19

avec une attente

50:20

tout aussi exigeante

50:22

que sur un apéritif

50:23

avec de l'alcool,

50:25

mais même sur un cocktail.

50:26

C'est-à-dire

50:26

qu'on va s'attendre

50:26

effectivement

50:27

à un sirop particulier,

50:29

à un jus particulier.

50:30

Solène fait

50:31

un vrai travail

50:32

soit sur des infusions,

50:35

des décoctions,

50:36

un vrai travail

50:37

sur le...

50:38

sur le cocktail

50:39

et...

50:41

Par exemple,

50:42

j'aime bien les cocktails

50:43

plutôt à base de gin.

50:44

J'aime bien les cocktails

50:45

qui vont tendre

50:46

vers quelque chose

50:46

d'un peu sec,

50:47

un peu dry.

50:48

J'aime bien ça.

50:49

Donc, c'est vrai

50:49

que moi,

50:50

un cocktail sans alcool,

50:52

très souvent,

50:52

ça ne va pas me plaire

50:53

parce que,

50:54

ben voilà,

50:55

on se souvient des cocktails,

50:56

les cocktails Florida,

50:57

des choses comme ça

50:57

où c'était du jus de fruits,

50:59

du sirop grenadine

51:00

et un autre truc.

51:02

C'était bien,

51:02

il y avait plein de couleurs,

51:03

mais par contre,

51:03

c'était hyper sucré.

51:05

Voilà, c'est ça.

51:05

On est saturé en sucre

51:06

et on n'a plus faim.

51:08

Ouais,

51:08

et puis c'est pas...

51:10

C'est même peut-être

51:11

moins sain

51:12

que de boire un coca,

51:13

finalement,

51:13

en termes de sucre.

51:15

Et je dis,

51:16

il faut avoir

51:17

un côté un peu frais,

51:18

des choses comme ça,

51:19

mais un cocktail,

51:20

ça doit quand même

51:20

venir un peu étancher la soif,

51:22

mais ça doit être bon.

51:24

Ouais.

51:24

Et elle fait

51:25

un vrai travail là-dessus.

51:26

Elle a des choses

51:26

qui fonctionnent vachement bien

51:27

à base

51:29

de synérodon

51:30

et hibiscus.

51:32

On a trouvé

51:32

des gins sans alcool

51:34

où, très honnêtement,

51:35

à boire comme ça,

51:36

j'ai goûté ça,

51:38

j'ai dit,

51:38

ouais,

51:38

c'est pas très bon.

51:40

Et j'ai dit,

51:40

mais essayons

51:41

de le travailler

51:42

dans du cocktail,

51:42

mais dans le cocktail,

51:44

ça apporte ce côté asséchant

51:45

qu'a apporté le gin,

51:46

le côté dry.

51:47

Et aujourd'hui,

51:48

on voit

51:49

sur des gens

51:51

qui vont prendre

51:52

un apéritif sans alcool,

51:54

mais qui vont pas

51:55

rester sur du sans alcool,

51:56

qui vont dire,

51:57

on va prendre

51:57

la Cormé Z20

51:58

parce qu'on conduit derrière,

52:00

donc la Cormé Z20

52:01

nous permet de conduire,

52:02

mais à l'apéritif,

52:03

on va prendre

52:04

du sans alcool

52:04

parce que...

52:05

Comme ça,

52:05

on reste dans la dose,

52:06

et je suis assez d'accord

52:09

avec cette option-là.

52:10

Maintenant,

52:11

ce qui est bien accepté,

52:13

c'est que c'est vrai

52:13

qu'en plus là,

52:15

il fait un petit peu chaud

52:15

en ce moment,

52:16

donc les gens,

52:17

quand ils arrivent à table,

52:17

ils ont envie de boire quelque chose.

52:19

Même les bières sans alcool,

52:20

il y a un peu plus de demandes.

52:21

Alors,

52:21

je suis britannique,

52:22

donc moi,

52:22

j'adore la bière.

52:23

La bière sans alcool,

52:24

je n'y trouve pas forcément

52:25

mon compte,

52:26

mais...

52:27

Alors,

52:27

après,

52:28

il y a un entre-deux aussi.

52:30

Moi,

52:31

je le vois au niveau de la bière,

52:32

on a aussi aujourd'hui

52:33

des bières beaucoup moins fortes.

52:34

On a des bières à 4 degrés,

52:36

3 à 4 degrés,

52:37

mais qui sont très,

52:38

très bien travaillées.

52:39

Alors qu'avant,

52:39

c'est vrai que soit on avait

52:40

les bières,

52:41

on va dire,

52:42

du quotidien

52:43

avec modération,

52:45

et des bières tripes,

52:46

mais qui,

52:46

pour le coup,

52:47

étaient très fortes.

52:48

Et aujourd'hui,

52:48

on arrive à trouver des choses

52:49

vraiment très,

52:50

très bien travaillées,

52:51

mais avec peu d'alcool,

52:53

et c'est plutôt chouette.

52:54

Donc,

52:55

non,

52:55

sur la périté,

52:56

je pense qu'il y a vraiment

52:56

une évolution

52:59

dans la notion

53:01

de consommation d'alcool.

53:04

Mais ce qu'on voit quand même,

53:08

parce que,

53:08

il y a tout un temps même

53:09

dans les restaurants,

53:10

on dirait les cocktails sans alcool,

53:11

ouais,

53:12

c'est pas ça,

53:12

l'apéritif,

53:13

c'est pas ça,

53:14

mais ça coupe pas la convivialité

53:16

et le côté agréable

53:17

de l'apéritif.

53:18

Alors forcément,

53:18

chez nous,

53:19

il y a des petites choses

53:19

à grignoter,

53:20

il les amuse-gouche.

53:20

C'est la question,

53:21

qu'est-ce qu'on mange

53:21

avec un apéritif,

53:22

ouais,

53:23

mais après...

53:23

Ce qui se mange,

53:25

moi,

53:25

j'aime bien les choses

53:26

plutôt simples.

53:30

Moi,

53:30

l'apéritif,

53:31

ça reste quand même

53:31

un moment d'échange

53:33

et de partage.

53:35

Donc,

53:35

si on est entre copains,

53:36

des bons chips,

53:37

des cacahuètes,

53:38

c'est bon,

53:38

ça marche toujours bien.

53:41

Après,

53:42

les choses simples,

53:44

peut-être,

53:45

au resto,

53:46

ça ne correspondrait pas,

53:46

mais un peu de charcuterie,

53:48

un peu de fruits,

53:48

un peu de fromage,

53:50

c'est pas mal.

53:52

Selon ce qu'on va

53:52

venir manger après,

53:53

mais la charcuterie

53:54

taillée très finement

53:55

mais qui a beaucoup de goût.

53:56

Ça,

53:56

on n'est pas sur

53:57

quelque chose

53:57

de trop lourd.

53:59

Une petite terrine

54:01

bien relevée,

54:01

avec quelque chose

54:02

d'un petit peu piquant

54:03

sur un bon pain.

54:05

Quelque chose de facile

54:06

et d'autant possible

54:07

quelque chose

54:07

qui se partage.

54:09

C'est-à-dire avoir

54:09

son petite assiette

54:10

à soi,

54:14

je trouve que ça

54:14

casse un peu.

54:17

Nous,

54:17

il y a deux moments

54:18

dans le repas

54:20

où généralement

54:21

ça partageait,

54:22

c'est bien l'apéritif

54:22

et au café

54:24

où c'est posé au milieu

54:25

et les gens se servent

54:26

parce que l'apéritif,

54:27

c'est un moment

54:28

de convivialité,

54:28

c'est un moment

54:29

d'échange.

54:29

C'est un moment

54:31

où on sait bien

54:32

qu'on peut arriver

54:32

dans un repas

54:33

où on ne connaît pas

54:34

tout le monde

54:34

avant l'apéritif,

54:36

avant l'apéro,

54:37

ça peut être un peu

54:38

tout le monde

54:39

trouve un peu sa place.

54:41

Il a un rôle social,

54:43

il y a une action sociale

54:44

pendant l'apéritif,

54:45

effectivement.

54:46

Il est là

54:47

pour faire la transition

54:48

avant le repas

54:49

et c'est d'ailleurs

54:50

toute la transition

54:51

parfaite

54:52

pour ma dernière question

54:53

que je pose

54:53

à tous mes invités.

54:56

Le menu de tes rêves,

54:57

tu es au restaurant,

54:58

tu es assis en salle,

55:00

en cuisine,

55:01

une brigade

55:01

de pâtes,

55:01

tu es prêt

55:01

à te confectionner

55:02

les plats les plus fous.

55:04

Une entrée,

55:05

un plat,

55:06

un dessert.

55:07

Une entrée,

55:08

un plat,

55:08

un dessert.

55:13

Je pense que l'entrée

55:14

moi sera

55:19

quelque chose

55:22

d'assez simple,

55:23

mais genre

55:23

un risotto

55:24

d'asperge

55:26

juste avec

55:28

un petit jus

55:28

végétal autour,

55:29

quelque chose comme ça.

55:31

Je pense que

55:31

et un croustillant

55:32

par-dessus,

55:33

quelque chose de croustillant

55:33

mais assez simple.

55:36

Le plat,

55:39

je pense quelque chose

55:40

sur le dos

55:43

Rossini,

55:44

mais vraiment...

55:46

Avec une viande de qualité,

55:48

un foie gras de qualité.

55:49

un vrai foie gras,

55:50

le vrai jus,

55:51

vraiment à l'ancienne

55:52

avec les pommes de terre

55:52

soufflées à côté.

55:55

Ça, je pense que ça peut

55:56

être pas mal.

55:58

Après, en dessert,

55:59

après un dessert,

56:03

je ne suis pas très compliqué.

56:06

Mais genre

56:07

une mousse au chocolat

56:09

parfaite

56:10

ou juste

56:10

4-5 desserts

56:12

mais très simple,

56:14

île flottante,

56:15

crème brûlée,

56:15

mousse au chocolat,

56:17

un petit bavarois,

56:18

mais vraiment

56:18

où tout est

56:20

irréprochable.

56:21

Il n'y a pas

56:21

trop de gélatine,

56:23

pas trop de sucre,

56:24

où tout est juste

56:24

comme il faut.

56:25

L'équilibre parfait,

56:27

le geste juste.

56:28

Même la salade,

56:29

la salade de fruits,

56:29

mais juste la salade de fruits

56:30

où c'est taillé,

56:31

nickel pour la cuillère,

56:33

froid,

56:34

mais pas trop,

56:34

avec le sirop

56:35

qui est juste sucré,

56:36

mais pas trop.

56:38

Ça, ça m'irait très bien.

56:40

J'ai faim.

56:41

Merci, Nathan.

56:43

Je rappelle que tu es

56:44

chef du restaurant

56:45

Les Reflets

56:45

dans le quartier

56:46

de Saint-André-d'Ornay,

56:47

restaurant que tu co-diriges

56:48

avec Solène,

56:49

ta compagne.

56:51

Il paraît qu'on peut même

56:52

manger dans la cuisine,

56:52

on l'a évoqué.

56:53

Pour cela,

56:54

je vous donne rendez-vous

56:55

sur restaurantlesreflets.fr

56:57

pour réserver une table.

56:58

Merci.

56:59

Merci pour cet épisode

56:59

qui, j'espère,

57:00

donnera envie aux gens

57:01

de découvrir ta cuisine,

57:02

mais aussi de passer au fourneau.

57:04

Je remercie également

57:05

toutes les personnes

57:05

qui m'ont aidé

57:06

à réaliser cette émission.

57:07

Vous pouvez suivre

57:08

les aventures de Saveur

57:08

sur les réseaux sociaux.

57:10

On se donne rendez-vous

57:10

dans un mois

57:11

et d'ici là,

57:12

je vous invite à vous plonger

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et mettre 5 étoiles.

57:19

Je vous souhaite

57:19

un bon appétit,

57:21

de bons repas

57:21

et de jolis plats.

57:22

À bientôt.